lundi 19 novembre 2007

Douceurs hivernales

Un billet plus court que d'habitude pour une actualité qui se résume à l'agitation climatique. Rassurez-vous je ne vais pas me la jouer Monsieur Météo, en tout cas juste en deux mots : il neige. Voila c'est fait. Commence alors ma période favorite, car à vrai dire Cracovie n'est jamais aussi belle qu'en cette saison où la lumière épouse les basses températures. Là où certains vous dirons que le froid, la grisaille, les routes verglacées, et les trottoirs qui font concurrence aux patinoires rebuteraient n'importe quel quidam, je vous affirme pour ma part que vous manqueriez l'essentiel. Si l'on met de côté le charme opéré naturellement par les flocons, cette saison embellit la ville et lui donne surtout un cachet inimitable. Autre atout et non des moindres, les hordes de touristes britanniques désertent, ceux que les cracoviens ne peuvent plus tolérer, exaspérés qu'ils sont de les voir beugler aux terrasses des pubs, la pinte de bière à portée de main et les yeux caressant les passantes aux tenues souvent provocantes. Les rafales sibériennes vous éviteront ce triste spectacle. Mais ce qui me charme surtout à cette période, c'est vers 16 heures, à la tombée de la nuit, lorsque les ruelles prennent des allures féériques. Les lampadaires diffusent alors une lumière ambrée, exaltée par les amas de neige le long des trottoirs. Aux fenêtres s'échappent des lueurs colorées, aux tons chauds, qui égaient des appartements que l'on imagine chaleureux et surchauffés. Si les façades ne sont pas toutes aussi avenantes que peuvent l'être celles qui cerclent le Rynek, les intérieurs eux sont particulièrement soignés. C'est l'inverse du cache-misère, la pollution, le charbon qui chauffe encore la majorité des immeubles, voilent un raffinement et une élégance difficilement imaginable à première vue. C'est cette particularité qu'impose aussi un climat souvent inhospitalier, et une Histoire tumultueuse. Lorsque les rues et les façades portent toujours les stigmates de la Seconde Guerre Mondiale et les blessures du communisme, l'intérieur des appartements est le dernier lieu où se crée un univers déconnecté de l'austérité ambiante. Cet aspect frappera ceux qui fréquenteront les lieux de convivialité. En flânant dans le quartier Kazimierz, pour ne citer que lui, donnez-vous le temps d'entrer dans les pubs, d'en saisir l'atmosphère... Les britanniques n'y ont vu que le prix de la bière et repartent plus stéréotypés que les polonais. La beuverie est plus souvent le lot des touristes. En cette période hivernale, les pubs retrouvent leurs habitués, artistes et étudiants, certains lisent, d'autres écrivent, on discute, on chante aussi, l'ambiance est animée, conviviale, chaleureuse. La glace fond et paradoxalement le froid y est peut-être aussi pour beaucoup...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

wszystko fajnie, szkoda że po francusku
pozdrawiam z Krakowa